Il arrive que des personnes me sollicitent pour les préparer à négocier une augmentation de salaire ou un avancement. Il n’est pas nécessaire de recourir à du coaching pour entendre les conseils qui suivent. J'ai abordé ici ce point dans le cadre d'un entretien d'embauche. Si vous êtes dans un poste, les arguments et postures vont différer un peu.
Tout d’abord, mettons nous d’accord sur ce qu’est un travail, une activité rémunérée. C’est l’échange d’une production de valeurs - objets, services, ...- contre une somme d’argent – votre salaire. La personne qui investit dans vos services – votre patron -, souhaite, pour un même salaire, tirer de vous un maximum de valeurs. De votre côté, cela signifie que si vous souhaitez être payé plus cher, vous êtes en capacité de produire plus de valeurs, donc travailler plus ou, et, mieux.
Je ne porte pas de jugement de valeur sur ces mécanismes. Ce n’est pas mon rôle. En revanche, je dois anticiper ce qui se joue dans la tête de celui que vous allez rencontrer pour négocier.
Tout d'abord, le premier point incontournable si vous souhaitez négocier votre salaire à la hausse, c'est d'avoir atteint les objectifs que l'on vous a fixés.
Puis, en France, pour espérer une augmentation de salaire, il existe deux règles d’or non dites.
La première :
"Une augmentation de salaire entérine une situation déjà effective"
et
"Une carrière se joue après 17h"
"Une augmentation de salaire entérine une situation déjà effective"
Dit autrement : vous dépassez déjà vos objectifs et vous travaillez plus et mieux que ce qui est attendu. Car aucun chef ne vous accordera une augmentation en se disant : "je vais l’augmenter et voir s'il va produire plus de valeurs". Il vous augmentera, parce que vous démontrez tous les jours que vous faites plus que ce que l’on attend de vous. Plus en quantité et qualité.
En d’autres termes, vous réclamez plus de travail – plus de dossiers, par exemple - et vous sortez de vos plates-bandes en n’hésitant pas à vous aventurer sur des territoires qui relèvent d’une qualification supérieure. Le tout, bien sûr, avec l’accord de votre supérieur. Et, point important qui est aussi très apprécié : vous n’hésitez pas à donner un coup de main au collectif sans qu’on vous l’ait demandé.
Ces postures, vous assureront une position de force pour négocier.
Une carrière se joue après 17h
Cette règle a la peau dure. Pour faire plus et mieux dans le même laps de temps, soit vous disposez de ressources insoupçonnées, c'est possible, mais peu probable. Soit vous devez allonger votre journée de travail.
De plus, rester après l’heure permet de voir l’entreprise sous un autre jour. A cette heure, il ne reste souvent que les membres de l’encadrement. Et l’ambiance change. Les sujets abordés ne sont plus les mêmes. Vous pouvez participer à des échanges plus informels.
En participant aux échanges et au travail de ceux qui contribuent à prendre des décisions, votre légitimité d’accéder à de nouvelles responsabilités progresse. Sur ce sujet, je ne porte pas de jugement non plus. Je rapporte ce que j’ai pu observer dans les équipes et entreprises dans lesquelles j’ai travaillé.
Tout a un prix
Sur ce sujet, les lignes bougent (peut-être...) un peu sous l’effet d’une nouvelle génération qui cherche à équilibrer sa vie professionnelle et sa vie personnelle. Mais je fais le pari que, longtemps encore, la prime sera donnée à celle ou celui qui reste plus tard le soir.
Un dernier point, sous forme de mise en garde. Vous réclamez une augmentation, un avancement ? Soit. Mais il existe une contrepartie. Il va falloir continuer à travailler plus, vous montrer plus disponible et prendre plus de responsabilités.
Vous l’avez compris, dans notre monde, et a fortiori dans celui du travail, tout a un prix, à commencer par celui de votre augmentation ou de votre avancement.
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