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Vous avez du mal à dire "je"...

Nos parents et nos enseignants nous ont appris à limiter l'utilisation du mot "je". On nous a enseigné à éviter de nous mettre en avant, de se vanter. Il faut bien avouer que celles et ceux qui commencent toutes leurs phrases par « moi, personnellement, je... » présentent la fâcheuse tendance à nous agacer.

Et l'exercice est compliqué pendant un entretien d'embauche durant lequel on vous demande de parler de vous. Conseils...


"Le moi, (donc le je), est haïssable" nous a enseigné Pascal. Mais lors d’un entretien d’embauche ou de motivation, il en va différemment. Nous devons trouver un juste équilibre entre un "je" qui permette aux membres du jury d’apprécier ce que vous savez faire et un "nous" pour lui montrer que vous savez travailler en équipe, que vous aimez travailler en équipe.


Nous allons prendre l'exemple d’Emilien, un des élèves que j'ai coaché. Il est chargé des Ressources Humaines. Lors de sa première séance coaching, à la question "de quelle expérience êtes-vous le plus fier ?", Emilien répond : "la mise en place d’une modification d’horaires qui correspondait mieux aux besoins des clients et du personnel".


Il a poursuivi sa réponse de la façon suivante : "nous avons effectué au niveau des personnels à une réorganisation des horaires en deux fois douze heures. De cette façon, la plage proposée aux clients était plus large. Et cela c’est fait en collaboration avec le personnel, les syndicats, la direction,...".


Monsieur Blaise Pascal, le "je" n'est pas toujours haïssable...

Si cette réponse est très juste sur le fond, à aucun moment, le recruteur ne sait le rôle qu'à joué Emilien dans le cadre de cette modification. Une modification importante puisqu'elle touche au rythme de travail de chacun et offre un meilleur service aux clients.


Le recruteur a besoin de connaître les savoir-faire d'Emilien et comment il travaille. Il a donc besoin de savoir le rôle exact d’Emilien dans ce changement. Emilien doit donc introduire du "je" dans ses réponses et garder du "nous" pour montrer sa capacité à travailler en équipe. Une réponse qui permettrait aux membres du jury de mieux apprécier plusieurs de ses compétences.


Respecter un équilibre entre le "je" et le "nous"

Nous avons retravailler cette réponse de la manière suivante. Emilien : « j’ai eu cette idée quand j’ai observé le fonctionnement des services et entendu les attentes des clients. J’ai fait valider ma proposition auprès de mon supérieur et lui ai présenté la façon dont je comptais travailler. Puis, j’ai animé des rencontres avec les représentants du personnel. J’ai activé le réseau des managers. Avec l’équipe nous avons étudié tous les tenants et aboutissants administratifs, juridiques, …, de ce changement. J’ai sollicité le directeur de la communication et nous avons travaillé avec les communicants pour qu'ils nous aident à accompagner ce changement ».


En travaillant ainsi son exemple, Emilien respecte l'équilibre entre ce qu’il a fait, comment il a impliqué son équipe ou ses collègues et les services parties prenantes. Le recruteur "voit" ainsi comment Emilien travaille.


De plus, avec cette réponse Emilien m'a avoué être beaucoup plus proche de la réalité qu’avec sa réponse précédente plus impersonnelle. Et la présentation de la réalité de vos savoir-faire, de vos compétences et de votre rapport aux autres, c'est ce qu'attend un jury de recrutement.

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