On me soumet régulièrement pour relecture des lettres de motivation, des CV et des présentations. La présentation, vous savez ce texte qui sert de base pour répondre à la première question lors d’un entretien : « pouvez-vous vous présentez, svp ? ». Souvent, les phrases de ces textes sont trop longues. Explications...
Je suis toujours surpris par la longueur des phrases qui composent ces textes. Alors que pour que vos propos soient lus, compris et restent dans les mémoires, vous devez écrire court.
Tous les manuels et toutes les formations du style "Ecriture efficace" ou "Ecrire pour être compris" vous diront la même chose. Si vous souhaitez être lu, si vous souhaitez être compris. Vos écrits doivent être "punchy". Si vous souhaitez que vos idées maitresses soient mémorisées. Vous devez "écrire court".
Une idée par phrase. Une phrase par idée.
Que signifie écrire court ? Cela signifie donc utiliser des phrases courtes. Mais qu’est-ce qu’une phase courte ?
- C’est une phrase qui comporte moins de douze mots. Comme cette dernière qui n’en contient que 10. Des études ont montré que l’on retient plus facilement le contenu des phrases courtes. Et que la mémorisation chute très rapidement dès que cette phrase s’allonge de seulement quelques mots.
- C’est aussi une phrase qui ne contient qu’une seule idée. Comme cette dernière.
- C’est donc aussi une idée par phrase.
- C’est une phrase avec un minimum de verbes, car très souvent, une nouvelle idée entraine l'apparition d’un nouveau verbe et la phrase se complique. Comme cette dernière phrase. Ce qui rend sa lecture et sa mémorisation plus compliquées. Nous pouvons simplifier cette phrase ainsi : C’est une phrase avec un minimum de verbes. Car très souvent, une nouvelle idée entraine l'apparition d’un nouveau verbe. Et la phrase se complique. Ce nouvel agencement de phrases gagne en facilité de compréhension, d’impact et de mémorisation. Même si les puristes diront que l'on ne coupe pas une phrase avant la conjonction de coordination "car".
Comment construire une phrase courte ?
La phrase courte peut être construite de la façon suivante.
1 phrase courte = 1 sujet + 1 verbe + 1 complément.
Pour être lu et mémorisé
Nous écrivons pour être lus ou écoutés... et mémorisé. Cela vaut pour tous les domaines. Pour un supérieur qui transmet un ordre écrit. Un subordonné qui rédige un rapport à destination de son supérieur. Un vendeur vers son client. Un web manager ou... un demandeur d’emploi.
Lors d’un recrutement, un responsable des ressources humaine peut être amené à lire quelques centaines de CV. Il va en retenir 10. Les mettre de côté. Et lire la dizaine de lettres correspondantes. A partir de ces lettres, il détermine qui il va convoquer. Votre lettre doit donc se démarquer par sa facilité de lecture, de compréhension et de mémorisation.
L’objectif est le même pour votre présentation. Les phrases courtes sont plus faciles à écouter et à comprendre. Votre auditeur mémorisera plus facilement leur contenu. De plus, des phrases courtes rendront votre présentation beaucoup plus vivante. Tout simplement parce que quand nous parlons, nous utilisons naturellement des phrases courtes.
Ecole de journalisme
Nous avons perdu ce naturel à l’écrit, car l’école est passée par là. L’école nous a appris avec plus ou moins de bonheur à écrire des phrases à plusieurs verbes. L’école, ne nous enseigne pas à construire une prise de parole en public ni à écrire pour que nos paroles soient mémorisés. C'est pourtant très exactement ce qui est attendu lors d’un entretien d’embauche...
Une seule école apprend à construire des phrases courtes*. Pour les exprimer à l’oral ou par écrit. Et pour que les informations qu’elles portent soient mémorisées. Ce sont les écoles de journalisme. Les journalistes portent trois enjeux : qu’on ait envie de les écouter (ou les lire). Que l’on comprenne ce qu’ils disent. Et que l’on se souvienne de ce qu’ils ont dit.
Très exactement comme vous avec votre lettre de motivation et votre présentation...
* Un article de presse papier ou en ligne s'attachera à faire alterner des phrases à un verbe et des phrases à deux verbes. Dans une proportion d'environ trois phrases courtes pour une phrase longue. Cette alternance permet de donner du rythme à un article.
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