Vous venez de monter dans l’ascenseur. Surprise !… à l’étage suivant la porte s’ouvre et le directeur monte à son tour. Il est censé censé descendre à l’étage du directeur. Vous devez donc passer trois étages avec celui-ci.
Après les civilités d’usage il vous pose une question qui pourrait ressembler à un piège : « alors Martin, où en es-tu avec le dossier des chinois ? ».
Le temps de votre boss est précieux. Il profite du hasard qui vous a réuni pour vous poser une question dont la réponse l’intéresse. S’il ne vous avait pas croisé dans l’ascenseur, il vous aurait téléphoné, envoyé un mémo ou convoqué.
L’ascenseur exige une réponse immédiate. Un « bien, bien, ça avance » ou un « pas toujours facile de se comprendre, la différence de culture ne facilite pas les choses » ne l’intéresse pas. Les éléments de contexte, il les connaît probablement mieux que vous, il veut seulement savoir où vous en êtes.
Il descend au dernier étage, il vous reste bien trois étages pour faire un point. Soit moins qu'une vingtaine de secondes. Sans compter que pour l’instant vous êtes deux dans l’ascenseur, à tout moment une nouvelle personne peut entrer et changer la donner. Si votre parole n’est pas intéressante, l’attention de votre directeur peut se reporter sur le nouvel arrivant.
Vous n’avez donc pas le choix, vos premières phrases doivent être décisives. Elles doivent présenter d’emblée le point sur votre dossier. Pas question de tourner autour du pot. Cela
peut donner par exemple : « Je viens de finaliser les premiers contacts. J’ai fait le tour de tous les partenaires. J’en ai fait une synthèse (synthèse que vous résumez). Je suis en train de rédiger une première proposition que je te soumettrai avant la fin de la semaine, puis je la partagerai avec nos partenaires chinois pour en débattre ». C’est la première fois que vous vous dites que cet ascenseur va trop vite.
Pitch elevator
Pourquoi vous parler de cet exemple de l’ascenseur qui est parfois cité dans les formations à la prise de parole en public sous le vocable de "pitch elevator" ? Tout simplement pour vous rappeler d’être synthétique dans vos réponses lors d’un entretien d’embauche. Il ne s’agit pas d’être lapidaire, mais de prendre votre réponse par le bon bout, celui de la précision et non celui du contexte, en somme être "sexy, précis, concis".
C’est vrai, que certains dossier peuvent mériter de commencer par quelques éléments de contexte, mais ils restent minoritaires. Vous pouvez alors amorcer votre réponse en disant : « je dois d’abord te donner quelques éléments de contexte » et vous devez rapidement atterrir sur l’élément attendu de votre réponse. L’idéal, c’est de consacrer moins d’un étage au contexte et le reste du temps aux éléments de précision.
Si un jour vous vous retrouvez réellement dans l’ascenseur avec votre boss et qu'il vous questionne sur un dossier, n’oubliez pas de garder un peu de temps vers le dernier étage pour lui demander ce qu’il pense de votre proposition.
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