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Les premières minutes d'un entretien d'embauche sont déterminantes (3/3)

Dans les deux chapitres précédents de ce dossier, nous avons défini ce qu’est une heuristique*et un biais cognitif**. Nous avons appris qu’un entretien d’embauche est un moment pendant lequel les heuristiques du recruteur peuvent glisser vers ses biais cognitifs, voire ses préjugés.

Nous avons donné des exemples et commencé à voir comment le candidat peut tourner les biais cognitifs du recruteur à son avantage.

Dans cette partie, nous allons continuer à explorer la piste des solutions et vous proposer une stratégie concrète et gagnante dans tous les cas de figures.


Rappelons que votre intérêt est de toujours donner au recruteur les moyens de se forger rapidement une bonne impression de vous. Vous allez donc l’aider dans se sens et faire en sorte que dès les premières minutes vous atteignez ensemble cet objectif. Vous allez profiter des capacités que présente le cerveau du recruteur à aller vers des solutions économes en temps et en énergie. Vous allez donc solliciter ses heuristiques et ses biais cognitifs.


Attention, il ne s’agit pas de lui apporter des informations fausses (voir l’article : Peut-on tricher lors d’un entretien d’embauche ? ), mais de pousser en avant des informations justes et, mieux encore, des informations qu’il attend. Stratégie que l’on pourrait résumer par « livrer l’information juste et juste l’information».


Livrer l'information juste, juste l'information

Pour cela, la stratégie est simple. Vous devez délivrer les bonnes informations dès les premières minutes de votre entretien. Cette possibilité vous est simplifiée, car la grande majorité des entretiens d’embauche commence par un « présentez-vous, svp ».


A l’issue de cette présentation d’environ trois minutes (Lire : Quelle est la durée optimale de votre présentation ? ), une majorité de recruteurs croit s’être déjà forgé une première impression. Bonne ou mauvaise.

Sachez que les études montrent que plus le recruteur présente d’ancienneté, plus se il croit capable de «décrypter» efficacement un candidat. C’est le biais cognitif dit de l’excès de confiance. Le recruteur croit qu’au regard de son âge, de son expérience, il peut plus facilement se faire confiance.


Le biais de halo

La suite de l’entretien, traditionnellement sous forme de questions et réponses, est elle aussi marquée par un biais, le biais cognitif dit de halo. Le biais de halo conduit le recruteur à chercher à confirmer sa première impression, bonne ou mauvaise. Si pendant votre présentation, vous avez fait une bonne première impression, alors les questions que le recruteur vous posera vont chercher à confirmer cette bonne impression. Si vous avez fait une mauvaise première impression, ses questions voudront confirmer cette mauvaise impression.


Le biais de halo n’incite pas le recruteur à faire l’effort ni à prendre le temps de remettre en cause sa première impression. Ce biais le conduit vers le chemin le plus simple, le plus court.


Vous n’avez donc pas le choix, vous devez accorder beaucoup de soins à la préparation de votre présentation pour impulser, dès le début, une bonne direction à l’entretien. Puis, par le jeu des questions et des réponses, vous allez apporter de nouveaux éléments plus concrets qui confirmeront le recruteur dans sa bonne impression.


Maintenant que vous connaissez bien les ressorts qui animent votre interlocuteur, à vous d’activer les vôtres et produire une présentation qui « enferme » le recruteur dans sa bonne première impression.


Méthode pour réussir une bonne première impression

Voici une méthode qui contribuera, dès votre présentation, à donner de vous une bonne impression.

Elle tient en 3 points :

1/ Réalisez une présentation structurée et attractive. Cela semble évident, mais il vaut mieux le rappeler. Vous trouverez dans cet article une méthode simple à mettre en œuvre et très efficace dans ses résultats (Lire : Rédiger une présentation efficace).

2/ Répondre par anticipation aux questions qui ont toutes les chances de tomber. Vous n’avez pas de boule de cristal, mais vous vous doutez des questions que l’on va vous poser. Nota : La fiche de parution du poste doit déjà vous donner des pistes.

Abordez aussi les questions que vous redoutez. Ce qui nous amène au point numéro 3.

3/ Aborder ce qui vous paraît être vos points d’amélioration (Lire : La question qui fait peur). Des points qui vous paraissent en retrait par rapport au poste sur lequel vous candidatez.


Aborder vous-même les points difficiles

Comme nous le soulignons dans l'article La question qui fait peur, aborder d’emblée et vous-même vos points faibles, vous permet de gagner sur deux tableaux. Celui de la transparence et celui de l’anticipation. Ne vous inquiétez pas, tout le monde présente des points faibles, mais peu osent en parler. Et le fait de les aborder vous-même, permet de choisir le moment et les mots pour en parler. Vous vous positionnez ainsi de façon beaucoup plus solide qu’avec la posture qui consiste à attendre que la question tombe. Parce que la question tombera, mais vous ne savez pas à quel moment ni sous quelle forme. Et rappelons que tous les supérieurs hiérarchiques, et même les collègues, apprécient un salarié transparent et qui sait reconnaître ses manques.


Une présentation comprenant les points évoqués présente toutes les chances d’être réussie. Le recruteur se fera «une bonne première impression» de vous.

Commencer ainsi un entretien place tout le monde dans de bonnes dispositions. Le recruteur, car il va continuer l’entretien en cherchant à confirmer sa bonne première impression. Vous le candidat, car réussir sa première prise de parole vous place en situation de confiance. Et la confiance est soi est nécessaire pour aborder un entretien d’embauche.


Et un recruteur perçoit votre confiance. Et tous les recruteurs aiment les candidats qui dégagent de la confiance.


* Les heuristiques sont héritées de l’évolutions.Elles permettent à notre cerveau d’apporter rapidement et sans effort une solution juste à un problème posé. Mais vite et bien n’apporte pas toujours le bon résultat et induit même des erreurs. On parle alors de biais cognitifs.


** Les biais cognitifs proviennent aussi de notre capacité que présente notre cerveau à proposer rapidement et de façon économe une solution à un problème posé. Sauf que parfois la solution est fausse. On parle alors de biais cognitif. Le biais cognitif dont on est le plus souvent victime est le biais dit de confirmation. Il consiste à adopter la solution de facilité et nous incite à n’aller chercher que des informations qui confirment déjà ce que l’on pense. Par exemple, les personnes situées plutôt à droite sur l’échiquier politique vont plutôt lire le Figaro et les gens situés à gauche, L’Humanité.

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