Mes nouveaux élèves me contactent souvent par un premier e-mail pour me demander des précisons sur les séances de coaching. Je viens de faire une statistique sur ces messages. Moins de 20 % présentent une syntaxe et une orthographe irréprochables. Les CV et les lettres de motivation ne font guerre mieux. Conseils...
La qualité d'une écriture reste socialement marquante. Si pour certains métiers cela est moins grave, mais pour d’autres c’est rédhibitoire. Et ça l'est encore plus pour solliciter un entretien.
Malgré l’omniprésence des écrans, il nous a jamais été autant demandé d’écrire. Que ce soit pour des besoins professionnels ou dans la vie privée. Les réseaux sociaux exposent notre écriture. Et l'écriture approximative d’un interlocuteur ne le rend ni attrayant ni crédible. Dans un échange un peu vif, souligner les fautes d’orthographe d’un interlocuteur reste un moyen de le disqualifier.
Comme le souligne cet article de France Inter*, les employeurs sont de plus en plus vigilants lors des recrutements. Vous aurez plus de chances d’être recruté si vous ne faites pas de fautes. Et une fois recruté, votre carrière ne sera pas la même suivant la qualité de vos écrits. Personne ne donnera de responsabilités à un salarié qui ne maitrise pas ses écrits. Il ne sera pas crédible vis à vis des équipes et il nuira à l’image externe de l’entreprise.
Êtes-vous coupables de la qualité de votre orthographe ? Non... et oui.
Non, parce que votre écriture est le résultat de votre passage dans les mains de l’Education Nationale. Cette dernière vous a envoyé dans le marché du travail sans toutes les armes nécessaires.
Oui, parce que vous avez les moyens d’inverser la vapeur.
Laissez moi vous raconter une anecdote. Il y a quelques années, deux élèves me contactent pour les aider à préparer le concours d’entrée en école de journalisme. Ce concours est un des plus sélectifs. Seulement 9 % des candidats sont admis.
Il va sans dire qu’une maitrise parfaite de la syntaxe et de l’orthographe est un prérequis incontournable pour entrer dans une école de journalisme et pour exercer ce métier.
La première candidate faisait une faute par paragraphe. Souvent des fautes de conjugaison. La seconde faisait une faute par phrase, quand la phrase elle-même n’était pas approximative. Elles m’avaient contacté environ neuf mois avant la date des épreuves écrite et orale.
Ma position a été claire et sans appel. Je leur ai dit que nous allions perdre notre temps et elles des illusions et de l’argent si je les préparais en l’état. Je leur ai donné rendez-vous dans trois mois et je m'engageais à les coacher si elles ne faisaient plus de fautes.
Une dictée par jour pendant 3 mois
Elles m’ont demandé des conseils. Je leur ai répondu que le seul moyen de s’améliorer était de faire une dictée par jour. Qu’il existait à cette fin des sites sur Internet très bien conçus. Vous y choisissez votre thème du jour : participe passé, imparfait vs passé simple, … L'application vous dicte un texte et puis le corrige avec vous.
Trois mois plus tard, elles me contactent en me disant qu’elles sont prêtes. Je vérifie. Et je suis très impressionné. Je me retrouve devant une écriture mature, prête pour tous les concours. Je les coache. Elles passent avec succès ce concours.
Aujourd’hui, elles sont toutes les deux journalistes et je prends désormais plaisir à les lire.
Cette histoire montre que si l'on est motivé, il est possible de faire évoluer son orthographe.
Il est vrai que ces deux personnes étaient jeunes. Mais on sait que le cerveau est d’une étonnante plasticité et que l’on peut apprendre à tout âge. A condition d'y accorder un peu de temps et de méthode. Tout le monde peut dégager une heure par jour pendant trois mois.
Et cela peut être pour vous, le début d’une nouvelle période. De nouvelles portes vont s’ouvrir et votre trajectoire peut prendre un nouvel élan.
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