Quand le recruteur regarde votre CV, il s’aperçoit que vous habitez à l’autre bout de la France. Il a un peu peur et c’est bien normal. Car il sait que si vous devez vivre dans des conditions inconfortables, vous ne pourrez pas vous consacrer pleinement à votre travail. Il peut donc vous posez la question : « dites donc, ça fait un bout de chemin de chez vous. Vous avez de de la famille dans la région ? ». Conseils...
Nombre d’entreprises ne répondent pas si le candidat envoie une candidature d’une Région trop éloignée, car ils anticipent d'éventuels problèmes de logement, de logistique.
Cette posture est dommage, car elle peut les couper d’excellents candidats, mais c'est un autre sujet.
Je vous conseille donc de « truquer » votre adresse sur votre CV. Soit en y faisant figurer celle d’un proche habitant la région dans laquelle vous postulez. Soit, encore plus simplement en "oubliant" de faire figurer votre adresse sur ce CV et lettre de motivation; C'est d'autant plus simple que tout est envoyé par e-mail maintenant. Il sera toujours temps, lors de l’entretien de retomber sur vos pieds en ayant bien travaillé vos réponses aux questions logistiques.
L’idéal est de faire en sorte que cette question ne soit pas posée. Vous devez alors rassurer le recruteur très rapidement, probablement dès votre présentation. Souvenez-vous, on est plus à l’aise quand on choisit soi-même les termes d’une question et le moment quand on doit l'aborder. On n’est moins sur la défensive quand on aborde soi-même une question.
Il y a quelques semaines, une de mes élèves me fait parvenir l’enregistrement audio de son entretien d'embauche. Elle a eu la présence de l'enregistrer alors qu'elle était en visio avec son recruteur. Pour elle, ce nouveau poste impliquait un changement de région et donc un déménagement. Le recruteur lui pose une première fois la question de l’éloignement. Elle répond "qu’elle a l’habitude, que ce n’est pas la première fois qu’elle est appelée à travailler ainsi loin de sa région d’origine".
On sent très bien que cette réponse est insuffisante. Elle est tournée vers le passé et non vers le présent. Elle ne rassure pas l’employeur. Il est tellement peu rassuré par cette réponse, qu’il la repose un peu plus loin dans des termes presque similaires. La réponse donnée par la candidate est à peu près la même.
Je considère la réponse de cette candidate éliminatoire. Elle n’a pas su rassurer le recruteur. Il lui fallait être beaucoup plus offensive. Elle pouvait répondre : "j’adore changer de ville et de nouvelles façons de travailler. J’aime aussi découvrir de nouvelles régions. Et je me suis renseignée, on trouve facilement à se loger. Ou encore, j’ai des amis qui peuvent me dépanner le temps que je trouve (si c'est le cas, bien sûr)".
En toile de fond, on peut aussi imaginer l’inquiétude du recruteur sur la situation familiale de la candidate. C’est alors l’occasion de le rassurer puisqu’il n’a pas le droit de vous poser la question. Cela peut donner, "je suis libre comme l’air, mes enfants sont grands et autonomes depuis déjà quelques années".
On peut constater qu’une question a priori anodine peut se transformer en piège et se refermer sur le candidat qui n’a pas vraiment compris les enjeux liés à cette question.
Pour éviter ce genre de déconvenue, l’idéal est de travailler cette question lors de votre préparation. Vous éviterez de vous prendre les pieds dans le tapis le jour de l’entretien. Et si le recruteur pose une question surprise, vous devez, avant de répondre, vous demander : pourquoi me pose-t-il cette question, que cherche-t'il à savoir ?
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