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Vous êtes licencié pour faute grave

Vous venez d’être mis à la porte pour faute grave. Ce licenciement vous donne l’impression de faire beaucoup de bruit derrière vous à chaque fois que vous vous déplacez. C’est vrai que trouver un travail après un tel licenciement ne sera pas facile. Sous l’effet du choc, vous avez tendance à oublier vos atouts : votre expérience, votre envie de prouver que vous valez mieux que cela et que cette mésaventure vous a fait grandir et que plus jamais vous fauterez. Explications et conseils…


Cette entreprise qui vient de vous licencier, vous y travailliez depuis près de 20 ans. Vous avez plus de 40 ans. Le coup est très rude. Vous avez plongé moralement et vous avez l’impression que ce n’est même pas la peine de faire des efforts pour rechercher un nouvel emploi. Vous pensez être au fond du trou. Mais mais, pas tout à fait, puisque vous lisez cet article....


Des erreurs, on en fait tous les jours. Cela fait d’ailleurs partie du travail. Les ergonomes évaluent que dans certaines activités près de 40% du temps de travail est consacré à récupérer des erreurs.


Quelle est la différence entre la faute et l’erreur ? L’erreur est non volontaire. C’est un mauvais comptage lors d’un inventaire. Un mauvais report d’un produit dans une mauvaise colonne. C’est une faute d’orthographe dans un courrier à un client. Autant des gestes involontaires.

Après une faute, l'employeur peut invoquer la perte de confiance

La faute est volontaire. Elle peut reposer sur une même erreur mais avec la volonté d’engendrer une conséquence négative ou à votre bénéfice. Lors de cet inventaire vous n’avez pas fait figurer ce produit dans la colonne réservée à cet effet, mais vous l’avez mis dans votre poche. Le vol est une faute grave. Il peut entrainer votre licenciement immédiat. En invoquant la perte de confiance suite à ce vol, votre employeur est en position de force pour vous licencier.


Le harcèlement, la violence, des états d’ivresse, des absences injustifiées, des insubordinations sont aussi autant de fautes graves. Elles peuvent conduire directement au licenciement.


Est-ce que vous allez pouvoir retrouver un travail ? la réponse est oui. Est-ce que cela risque d’être un peu plus difficile ? oui...

La perspective d’un prochain entretien d’embauche vous terrifie. Pouvez-vous encore aborder ce sujet et le travailler ? la réponse est encore oui. Voyons comment.


Rester le plus proche de la vérité

Tout d’abord, en entretien, n'attendez pas la question. Il n’est pas nécessaire non plus de donner trop d’importance à cet incident. Ne pas l’aborder vous-même, vous montrez ainsi qu’il n’est pas au centre de votre vie.

Lorsque la question est posée, il faut bien sûr reconnaître le fait. Et donner une explication la plus proche de la vérité. Tout finit par se savoir dans le petit monde du travail. Il ne faudrait pas rajouter le mensonge à cette faute. Vous perdriez la confiance de ce nouvel employeur avant de l’avoir acquise.


Il vous faut donc montrer que vous avez compris les enseignements et que vous êtes passé à autre chose. Que vous allez envie d’aller de l’avant et que vous avez appris de votre faute.


Nous avons vu qu’il ne s’agit pas de rentrer dans le détail de votre faute. Cet événement est déjà assez lourd à porter. Dans un entretien d’embauche l’enjeu est de se rapprocher le plus possible de la réalité, mais de ne pas tout dire. Le temps imparti, forcément limité, oblige à faire des choix. Vous pouvez vous cantonner au « Quoi » du QQOQCP. En répondant implicitement à la question : « vous avez fait quoi ? » ou « qu’avez-vous fait ? ».


Voyons quel outil mettre en place pour vous aider à choisir ce « Quoi ». Le passage par l’écrit reste le meilleur moyen de fixer ses idées. Pour rappel, l’écrit permet de : clarifier sa pensée, de l’emmener plus loin, de l’ordonner et la mémoriser.

Ce sont ces rôles que va précisément jouer ce tableau.

Une fois se tableau posé, il doit permettre de choisir les bases de votre argumentation. Ainsi les causalités 1 et 4 sont éliminés d’emblée. L’idéal est d’en choisir de une à trois. Puis d’articuler son propos autour de ces trois éléments.

Suivant le contexte et le surtout le poste envisagé, vous allez choisir dans la colonne « Les causalités de départ », celles qui sont recevables.


Il faut absolument veiller à ne pas trop s’étendre. C’est le moment de l’entretien, où il vous faut dire juste ce qu’il faut. En dire trop, c’est prendre le risque de dire une bêtise et de donner l'impression que vous chercher à noyer le poisson. Les responsables des ressources humaines savent aussi qu'une abondance de détails sert souvent à masquer... un mensonge.


Utilisez l'outil QQOQCP

En dire pas assez, cela donne au recruteur envie d’en savoir plus et donc de vous poser des questions pour creuser. Je vous suggère d’utiliser l’outil QQOQCP et de vous cantonner au Quoi et au Comment. Cela doit suffire. Une à deux phrases pour développer ce Quoi et ce Comment doivent suffire.


Par exemple, au regard du tableau, à la question : « pourquoi avec-vous été licencié ? La réponse peut se cantonner à : « je consultais régulièrement des sites non professionnels et j’avais installé sur mon PC personnel un logiciel à des fins personnels ». Vous en avez dit suffisamment.


Il est fort probable qu’après un licenciement pour faute grave, le recruteur souhaite contacter votre ancien employeur. Il va chercher à savoir si c’est une faute isolée ou si c’est tout votre comportement qui pose problème.


Ne pas partir en claquant la porte

Nous vous conseillons donc avant de partir de vous tenir à ces deux points importants :

- Ne jamais quitter une entreprise en claquant la porte. Vous devez absolument vous retenir de quitter un emploi en disant vos quatre vérités à vos collègues, à votre ancien chef. Même s’il s’est comporté en petit petit tyran. Vous ne connaissez pas la trajectoire de votre carrière et vous ne savez pas à quel réseau appartient votre ancien chef ni vos collègues.

- Garder un contact avec au moins un de vos supérieurs. Un de ceux qui vous regrette et qui appréciait le travail de qualité que vous fournissiez. Un de ceux dont vous pourrez donner sans difficultés les références si le recruteur vous demande la permission* d’appeler un de vos anciens chefs.


Gardez à l’esprit que ce point fait partie de toutes les autres qui seront abordés. Il est humain qu’il vous donne la sensation de vous boucher l’horizon, mais cette sortie de route n’empêchera pas un recruteur d’attendre que vous lui parliez de ce que vous savez faire. Et que vous devez préparer cet entretien avec autant de soin qu’un autre. Vous avez seulement une question de plus – parmi toutes les autres – à travailler.


Malik & Jean-Marcel


* La loi du travail exige qu'un employeur vous demande la permission d'appeler votre ancien chef.

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